La vie est pleine de petites histoires !
Marinette est la serveuse du bar d’à côté.
Au cours d’une folle journée — ou bien est-elle en train de rêver ? — huit tragicomédies vont se jouer devant elle. Cinq écritures contemporaines, pour lever un coin du voile de ces vies qui nous frôlent.

LES GENS
       qui sont là, tout près de moi

http://dchauvin.fr

Mise en scène
Bruno Cochet

Auteurs
Roland Fichet LE PETIT MANTEAU et ANTIPODES
Noëlle Renaude LE PRUNUS et GÉO ET CLAUDIE
Paul Emond INACCESSIBLE AMOUR
Bruno Allain LA MARIÉE et QUAND LA VIANDE PARLE
Martin Winckler LA MALADIE DE SACHS


Avec
Véronique Poupelin
Gil Bourasseau en alternance avec Dominique Wittorski
Cécile Tournesol
Vincent Leenhardt en alternance avec Yves Arnault ou Pierre Deny



Mais pourquoi un titre pareil ?

J’aimerais un jour dans l’écriture, dans une langue vraiment écrite qui laisse entendre le souffle, le rythme de la pensée, parvenir à faire passer, même de loin, même faiblement, ces voix, ces paroles en apparence vides qui sont les seules qui m’importent. Celles que je retrouve quand je commence à écouter des conversations de bistrots et à imaginer les gens qui sont là tout près de moi, leurs histoires et des histoires, et ma propre parole s’arrête tout à coup brusquement comme la leur, parce que tout se fige en quelques expressions toutes faites emportées par le rire de ceux qui savent de toute éternité que la langue ne leur a jamais appartenu. Eugène Durif



C’est Jean-Pierre Siméon qui le dit...


Les spectateurs jouent le rôle de clients compromis de facto dans l'action. Ils assistent aux conversations, aveux et confidences de quidams aux prises avec leurs petits drames intimes. Les huit textes de sont habilement cousus dans un tout cohérent et joué avec un naturel qui garantit l'effet de vérité. On ne peut que louer l'intégrité des partis pris servie par des comédiens parfaitement concernés par le destin bousculé des petites gens qu'ils incarnent. A côté de tant de démonstrations tapageuses et souvent vaines, voici un travail discret, riche de sens et d'humanité. Jean-Pierre Siméon


Critiques du sud...


Comme le lavoir autrefois, le bistrot est aujourd’hui un des derniers lieux de convivialité. Bruno Cochet a «mis en bistrot» 7 textes d’auteurs vivants. Ces dialogues ou monologues perdraient leur force ou leur vérité s’ils étaient mis en espace dans un théâtre traditionnel. Ici la parole circule comme circulent les personnages au milieu de clients attablés. Ces textes de haute qualité en même temps que le vin sont servis par des acteurs exceptionnels. La Provence

Que vient-on chercher dans un bistrot de quartier si ce n’est à boire, et, de façon plus souterraine, une oreille attentive, un regard bienveillant ? Les gens vont et viennent traînant à soi leurs petites histoires qu’ils finissent par déverser là, sur le comptoir compatissant et discret. Le spectacle, mis en scène par Bruno Cochet, évoque cette atmosphère si particulière des bistrots familiers. La proximité est parfaite avec le public ; pas de scène de théâtre qui vienne séparer spectateurs et comédiens, juste un moment sans doute plus vivant qu’à l’habitude dans un café ordinaire avec quatre comédiens saisissants et hauts en couleurs. Elle, c’est Marinette (Véronique Poupelin), la serveuse au regard bleu intense, réceptacle obligé de la parole de l’autre. Eux, ce sont les clients assoiffés de tendresse qui viennent se répandre dans ce confessionnal loin de l’isoloir austère. Marinette opine du chef, le regard parfois vague, elle suit la tragédie d’un fils vieilli ou la comédie amère d’une mariée défraîchie. Tous prennent la parole, jusqu’au politique inquiet, les amoureux d’aujourd’hui narrent leur rencontre d’hier : passionnant ! Un dithyrambe consacré au culte du phallus est suivi par de grands rires, Marinette se tait. Et, quand elle parle enfin, Marinette, c’est dans le silence des muets, alors elle refait leur vie à ces autistes du comptoir, la nourrissant de ses propres attentes, et la vague de ses yeux se déchaîne et sa parole s’enfle comme une voile qui vient se déchirer dans l’indifférence. Marianne Millet pour La Marseillaise


Votre correspondant depuis Strasbourg...
(paru dans Les dernières nouvelles d’Alsace)

Monologues et dialogues s’enchaînent pour les quatre acteurs, au fil de saynètes bien rythmées. Un cadre cravaté raconte la vie de son entreprise, avec ses bruits de couloirs. Un homme au visage ensanglanté déboule : il a loupé l’amour de sa vie et s’est fait castagner par les flics. Une dizaine de verres plus loin et c’est le récit d’un couple, constitué dans un club de vacances.
L’art mobile a le talent de surprendre, de transformer un simple comptoir en décor de théâtre pour mettre en scène la banalité des drames et des joies. Par ce jeu de la proximité, les acteurs partagent poésie et émotion, les yeux dans les yeux des convives.
D.E. Wirtz - Habermeyer



Vidéo du montage du Théâtre Portatif 0'37''
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